Alain Prost est né le 24 février 1955 à Lorette près de St Chamond
dans la Loire [42]. André et Marie-Rose ses parents avaient déjà un fils
Daniel qui, passionné de mécanique, devait plus tard faire fléchir la
carrière de son jeune frère du football vers l'automobile. En effet,
le jeune Prost est un passionné de football avant tout et du primaire
au lycée, il reste incollable sur les matchs des équipes locales, nationales
et internationales. Joueur et spectateur, il envisage
de devenir professeur de gymnastique. Un beau jour d'été 70 pourtant,
sa vie va brusquement se trouver modifiée. En effet, lors d'un séjour
en vacances sur la côte, André décide d'occuper son fiston de 15 ans
et lui offre ses premiers tours de kart. Alain, bien qu'ayant un bras
dans le plâtre y trouva son compte. Sa passion était née.
"...entre
action, mouvement, violence, bruit, odeur, astuce, imagination, une
certaine ressemblance avec l'automobile. Je n'arrivais pas à analyser
tout cela, mais une chose était sûre: ces quelques minutes de kart
m'avaient enchanté. On pouvait s'exprimer, donner libre cours à ses
impulsions, se bagarrer, vivre."
1988 Alain Prost "Maître de mon
destin" ©Éditions Michel Lafon
De retour de vacances, Alain n'a plus qu'une idée en tête. Il
s'inscrit dans le club de karting le plus proche de St Chamond: Rive de
Giers. Après quelques sacrifices financiers et beaucoup de sueurs,
Alain va faire ses preuves et pouvoir améliorer son matériel de
course. En 1973, il obtient ainsi sa première victoire et termine la
saison en deuxième position du championnat de France. En 1974, Alain
abandonne ses études à l'aube de la terminale et se consacre
"... je freinais simultanément avec la
voiture en appui. (...) je bloquais à chaque fois les roues
intérieures, dans un beau nuage de fumée. C'était clair: on ne devait
pas freiner en appui. Mais pour moi, seul le résultat comptait."
" A la question: Que ferez-vous si vous n'êtes pas pilote Elf? Je
répondis avec aplomb: Je serai pilote Elf. (...) Le 25 octobre 1975
j'avais battu le record du circuit-école. Je gagnais la finale, et
l'année suivante je devenais pilote de course."
1988 Alain Prost "Maître de mon
destin" ©Éditions Michel Lafon En
cette saison de formule Renault, Prost remporta le titre haut la main
avec 11 pôles, 11 meilleurs tours et 12 victoires sur les douze
premières courses de la saison. La dernière [13ème!] une panne
mécanique l'empêcha de terminer à une bonne place. De mauvaise humeur
[un grand chelem loupé] ce jour là, il accueilli plutôt fraîchement
ceux que les sponsors avaient délégués sur le circuit pour fêter ce
titre dignement... Après avoir fait quelques tours prometteurs en
Formule Renault Europe durant la saison écoulée, Alain s'y retrouve
logiquement en 1977. Non sans mal, mais surtout en [déjà] fin
stratège, il assure une septième place lors de la dernière course qui
lui permet de remporter le titre. Décidément, ce petit bonhomme au nez
cassé qui gagne tout, commence paradoxalement à déranger certaines
personnes "haut placées" dans le milieu de la course
automobile... Néanmoins Alain se lance dans l'aventure F3 avec un
moteur Renault dérivé d'un 4 cylindres 2OTS installé dans une Martini
ORECA. Hugues de Chaunac devient ainsi son premier "team
manager". Saison de mise au point qui fut longue et difficile, mais
malgré tout, Alain fut sacré Champion de France avec une victoire et
une neuvième place au championnat d'Europe. 1979: 9 victoires
dont Monaco, le titre de Champion de France et celui de Champion
d'Europe! Alain avait pourtant hésité en début de saison à franchir
le pas vers la F1, mais finalement ce fut la F3 et bien lui en a pris.
Contacté par Mac Laren, pour un remplacement dans un baquet de F1 dès
le GP des États Unis, Alain décline l'offre, ne se trouvant pas assez
préparé, mais convainc le patron de l'époque Teddy Mayer de lui faire
faire des essais en vue de la saison prochaine... Un beau jour de
novembre 79 notre petit Prost s'installe enfin dans une F1 et pose ses
mains sur le volant de ses rêves. Circuit du Paul Ricard,
Cogan, le jeune espoir Américain est battu à plate couture. Teddy
Mayer invite Alain en Angleterre à signer son premier
contrat de F1... Attention, Mac Laren n'était pas à l'époque un top
team et rien n'était vraiment gagné pour notre ami Alain...
13 janvier 1980, circuit Almirante Brown de Buenos Aires, au plus fort
de l'été, le bitume fond sous la chaleur, au briefing le grand Juan
Manuel Fangio en personne, Alain
s'apprête à faire ses débuts en Formule 1... [La suite bientôt en ligne] |